Travail posté et risque de syndrome métabolique : à propos d’une étude réalisée dans une centrale de production d’électricité - 14/05/18
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Résumé |
Problématique |
Le syndrome métabolique (SM) est une pathologie à la fois grave et fréquente. Sa prévalence accrue a été attribuée aux changements de style de vie notamment dans l’environnement de travail. Cependant, le rôle de l’activité professionnelle, particulièrement du travail posté dans la genèse du SM reste encore controversé.
But de l’étude |
Rechercher une éventuelle association entre le travail posté et le risque de développement du SM.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude transversale de type exposé/non exposé, menée auprès des agents de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (STEG) à Sousse. Cette population était répartie en deux groupes selon l’organisation de leur travail soit un groupe de travailleurs postés et un groupe de travailleurs non postés. Le recueil des données s’est basé sur un questionnaire, un examen clinique et un bilan biologique. La définition de la fédération internationale de diabète 2005 a été adoptée pour retenir le diagnostic du SM.
Résultats |
Un total de 278 agents a répondu à notre convocation, soit un taux de participation de 63 %. Le groupe des travailleurs postés avait représenté 45,7 % des cas et le groupe des travailleurs non postés avait représenté 54,3 % des cas. L’âge moyen des travailleurs postés était de 43±8,7 ans versus 41,5±10 ans pour les travailleurs non postés. Une prédominance masculine a été notée pour les deux groupes.
Le diagnostic du SM a été retenu chez 51,2 % des travailleurs postés et chez 27,2 % des travailleurs non postés, avec une différence statistiquement significative (p<10−3). Cette association a persisté après ajustement des variables de confusion avec un OR de 3,27 [1,66–6,43]. Après régression logistique multivariée, les autres variables prédictives de la survenue de SM étaient la médiane du nombre d’enfants (p=0,001), le régime alimentaire (gros mangeur) (p=0,016) et la notion du stress (p=0,01). L’activité sportive avait représenté un facteur protecteur contre le développement du SM (OR : 0,48 ; p=0,036).
Conclusion |
Notre étude a permis d’objectiver le risque de développement du SM chez les travailleurs postés. Ces constats relèvent l’importance d’entreprendre des mesures préventives. Cette prévention repose non seulement sur des mesures hygiéno-diétiques et une activité physique régulière mais aussi sur l’adaptation de l’environnement du travail aux travailleurs postés par l’amélioration des conditions du travail.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Syndrome métabolique, Travail posté, Risque professionnel
Plan
Vol 79 - N° 3
P. 423-424 - mai 2018 Retour au numéro
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